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LA ROUTE DE LORIENT PASSE PAR LOUISFERT

Lui le garçon à part l’incorrigible par nature
Rayé du rôle de marin pour sa passion de la peinture
Homme à couteau crevant la toile de l’ennui
Et moi cherchant toujours à soulever les ouïes
Du soleil
Nous avons parcouru les mêmes paysages de tristesse
Comme la place des Terrasses et la campagne de Louisfert
Y-a-t-il un café d’ouvert
Qu’on y boive ou que le cœur casse ?
Je t’ai laissé partir amarré au radeau de l’Art
Vers quelle destinée soudaine ?
À nous deux nous prenions le quart
Gardiens des mêmes vies humaines