Page:Cahier de la quinzaine, série 8, cahier 11, 1907.djvu/40

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Tout le monde a sa métaphysique. Mais les métaphysiciens l’ont seuls métaphysique, ou si l’on préfère, et suivant les cas, métaphysicienne.

Ce qu’est la métaphysique des intellectuels, je ne prétends point le dire en deux mots, ni dans cette conversation écrite amicale avec notre collaborateur. Je ne puis procéder que par demandes et réponses. (Encore un catéchisme ? ô M. M. Mangasarian.) Je ne veux donc procéder que par indications très brèves. Et ce qu’est en effet la métaphysique officielle gouvernementale du bloc, ce qu’est la métaphysique sournoise du parti intellectuel moderne récemment aggloméré, ce sera certainement une des plus grosses questions, et des moins faciles, que nous rencontrerons et que nous aurons à traiter au cours de nos recherches. La thèse essentielle de la métaphysique intellectuelle moderne, qui est notre antithèse, toute la métaphysique officielle ou sournoise du parti intellectuel moderne revient essentiellement à cette proposition que l’homme, ou que l’humanité (on ne sait pas bien lequel des deux, ni ce que c’est que l’un ou l’autre, en ce sens) (mais qu’importe, proposons toujours) que l’homme vague ou que la vague humanité, enfin que nous pouvons connaître, atteindre et saisir, étreindre, d’une connaissance intégrale, d’une étreinte épuisante, réelle, métaphysique, tout l’événement de la réalité, toute la réalité de l’homme et de la création par des systèmes de jeux de fiches convenablement disposés.

Mais laissons cette antithèse. Notre thèse naturellement sera au contraire que la connaissance intellectuelle moderne, ainsi définie, ainsi entreprise, au premier degré dans l’histoire, au deuxième degré dans la sociologie, qu’une telle tentative de connaissance intel-