Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/121

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l’argent suite


le Comité de Sûreté générale. Ils ont sauvé la France, c’est tout ce qu’on leur demande. Et dans ces moments-là je ne mets rien au-dessus de Robespierre dans l’ancien régime et rien au-dessus de Richelieu dans le régime révolutionnaire. Nos maîtres (d’histoire) ont peut-être entendu parler d’un nommé Robespierre et d’un nommé Richelieu, et d’un Tribunal Révolutionnaire, et d’un Comité de Sûreté générale, et d’un Comité de Salut public. Et sous ces gouvernements-là tout ne se paye pas par un déjeuner que l’on a perdu, et on ne joue pas un déjeuner mais on joue sa tête, ou on joue sa peau, selon que l’on préfère s’adresser aux fournisseurs civils, ou aux fournisseurs militaires.

§. — Il n’y a peut-être pas un homme en France qui soit autant que moi l’ennemi de M. Hervé. Mais il faut reconnaître qu’il n’est point un pleutre comme Jaurès, et il s’en faut, (il fait assez trembler Jaurès), et qu’il n’est point un fourbe comme Jaurès, et il s’en faut, et qu’il n’est point comme Jaurès un grossier maquignon du Midi et qu’il y a dans son système, (dans ses faux systèmes), parfois une certaine raideur logique, et des morceaux qui se tiennent, (c’est déjà ça), et des éclairs et des éclats d’une certaine droiture. Il ne sait pour ainsi dire jamais ce qu’il faut dire, mais il sait presque toujours ce qu’il dit, et surtout il sait assez souvent de quoi on parle, dans quel plan on est, dans quel jeu de valeurs, dans quel ordre de grandeurs on se meut. Il est indéniable qu’il sait un peu d’histoire. El c’est d’autant plus merveilleux qu’il en est agrégé, d’histoire, ou qu’il

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