Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/141

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l’argent suite


ose en parler. Je ne comprends même pas que l’on puisse en parler. Il y a quelque chose de honteux à parler toujours de ces malheureux que nous avons abandonnés. La question n’est pas d’en parler, mais de les libérer. Ou puisqu’on a eu le courage de les livrer, et puisqu’on n’a pas eu le courage de les libérer, il vaut mieux se taire.

§. — J’ai horreur de l’éloquence toujours. Mais que dire de ceux qui font de l’éloquence dans cette malheureuse affaire où tout le monde est coupable et certainement criminel, dans cette malheureuse affaire où à l’origine il s’agissait uniquement de garder les armes ou de ne pas les garder, où depuis il s’agit uniquement de prendre les armes ou de ne pas les prendre.

§. — J’ai horreur de l’éloquence toujours, et de la métaphore. Quand je dis qu’il y a un parti allemand et que Jaurès est un pangermaniste, ce n’est point une invective. Tout ce que j’essaie de faire c’est d’ébaucher une carte des partis intellectuels et des partis politiques. Tout ce que je veux faire, tout ce que je me propose de faire, c’est de la géographie et de la topographie intellectuelle et politique. Et je ne parle vraiment de cette question d’Alsace-Lorraine qu’à mon corps défendant.

§. — Ce que je demande aux doctrines, aux systèmes,

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