Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/178

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cahiers de la quinzaine

§. — J’ai assisté, moi petit, à la scène suivante : Dans une maison que fréquentaient beaucoup les professeurs de l’Université qui voulaient avoir de l’avancement et notamment les universitaires de province qui voulaient venir à Paris, j’ai entendu un doyen d’une Faculté des Lettres d’une Université, (mais vous êtes trop curieux, vous ne saurez ni quel doyen, ni quelle Faculté, ni quelle Université), dire devant sept ou huit universitaires : Lavisse va certainement être malade. Et tous de rire, je ne sais vraiment pas pourquoi. Ce n’est pas risible, d’être malade. Alors un imbécile, (je pense que c’était votre serviteur), et qui ne savait pas, ouvrit la bouche et dit : Ah, il a quelque chose. — Oui, dit le doyen, plissant des lèvres attiques, il y a une affaire embêtante au Conseil Supérieur de l’Instruction Publique, Lavisse va sûrement être malade.

§. — Ce n’est un secret pour personne que pendant des années toutes les fois qu’il y eut au Conseil Supérieur de l’Instruction Publique une affaire embarrassante, c’est-à-dire une affaire où il fallait prendre ses responsabilités, M. Lavisse était malade et au Nouvion. C’était une fable. On le vit dans vingt affaires. Et quand il était là il était au Nouvion tout de même. On le vit notamment dans l’affaire Hervé. Hervé est ce qu’il est, mais comme professeur il était un honnête homme et un bon professeur, et il savait tout de même plus d’histoire que Lavisse.

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