Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/59

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VIES PARALLÈLES DE M. LANSON ET DE M. ANDLER


les éditeurs ni chez les libraires. On ne la trouve point chez les commerçants ; ni chez les industriels. On ne la trouve que chez les docteurs. Depuis que M. Lanson fait un métier de droit commun, depuis qu’il s’adresse à un public de droit commun il est notoire qu’il s’est déjà beaucoup dépouillé de la méchanceté professorale.

§. — Je repense à la méthode de M. Langlois et de M. Babut. Tout ce qu’il leur faut, c’est qu’il n’y ait pas des héros et des saints. Modernes, ils sont également contraires à la grandeur païenne et à la grandeur chrétienne. Tout ce qu’ils demandent c’est que les deux grandeurs antiques, la grandeur païenne et la grandeur chrétienne, la grandeur héroïque et la grandeur de sainteté soient également diminuées, soient également atteintes, soient également rendues suspectes. C’est la grandeur même qui les blesse ; qui leur fait mal. S’ils étaient sincères, ils nous désagrégeraient nos héros et nos saints, c’est entendu, mais ils nous découvriraient d’autres grandeurs ; que nous peut-être nous ne soupçonnons pas. Et ils nous découvriraient même des héros et des saints que nous-mêmes nous ne soupçonnons peut-être pas. Mais il n’y a pas de danger. C’est la grandeur même qu’ils ne peuvent pas supporter. Ils veulent bien retirer toujours à l’idée que nous avons de l’homme et du monde et jamais ajouter. Ils désagrègent les grandeurs qu’il y a. Mais il n’y a pas de danger qu’ils nous découvrent des grandeurs que nous ne connaissons pas. Ils veulent bien que l’homme et l’humanité perde toujours, mais ils ne veulent pas qu’elle gagne

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