Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/64

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cahiers de la quinzaine

§. — Ils espèrent qu’à force de déliter tout ce qu’il y a de grand ils réussiront peut-être, ils finiront peut-être par réussir à tout ramener à leur plat niveau. Et qui sait, c’est peut-être eux qui finiraient par paraître grands. Tout ce que perdent les héros et les saints, (et les génies), ce sont les docteurs qui le gagnent. Les docteurs ne sont intéressés qu’à la diminution du monde. Tout ce qui est perdu pour le texte est gagné pour la glose. Tout ce qui est perdu pour cette belle pierre de taille est gagné pour le commentaire et pour le commentateur.

Mercredi 19 février 1913. — J’ouvre le Matin de ce matin. Je finis par y apercevoir le Lanson de cette semaine. Qui le reconnaîtrait dans cette page extraordinaire. C’est une des quatrième, ou sixième, ou cinquième pages, enfin une page sacrifiée. Et alors une page tout à fait hurluberlu. C’est un grand tableau en art nouveau de l’homme fatal et de la femme fatale. Et il y a là surtout une femme fatale qui tient un tiers ou un quart de la page, (en photographie), et qui ne vient pas de l’Académie des Inscriptions. Dans tous ces hommes fataux, dans toutes ces femmes fatales je demande si c’est là la place d’un doyen. D’autant que son feuilleton tout enrubanné d’art nouveau fait corps dans cette page et est typographié exactement dans le même ton. Et pour ce feuilleton même quel titre extraordinaire, courant au-dessus en caractères art nouveau : Mouvement

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