Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/72

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mune et la basse misère. Sans compter que le sang est tout de même au bout. Car si M. Lavisse et la génération de M. Lavisse avaient réussi à faire de la France ce qu’ils voulaient, c’est-à-dire des gens comme eux, des mous comme eux, et si profitant de cette universelle lâcheté et de cette commune mollesse et de cette commune bassesse huit cent mille Allemands nous étaient entrés dedans, il y aurait peut-être eu du sang versé, mon jeune camarade.

§. — C’est une erreur que de croire qu’un homme est inoffensif parce qu’il est apparemment un homme de cabinet. Les plus grands désastres, et par suite les plus grands tourments peuvent se préparer dans le silence du cabinet. Celui qui démoralise un peuple peut être, est même certainement l’auteur direct et la cause épuisante des désastres qui peuvent arriver à ce peuple. Si M. Lavisse et si la génération de M. Lavisse avait réussi à faire de la France une basse et molle proie, eussions-nous dû penser, mon jeune camarade, eussions-nous dû continuer à penser que M. Lavisse est un inoffensif homme de bureau, un innocent pédagogue.

§. — Je n’aime pas, mon jeune camarade, et pour dire le vrai je ne veux rien savoir d’une charité chrétienne qui serait une capitulation perpétuelle devant les puissants de ce monde. Je ne veux rien savoir d’une charité chrétienne qui serait une capitulation constante

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