Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/140

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rasse : il faut qu’un vêtement de dehors aille à toutes les intempéries ; un peu plus fermes donc, dessinés un peu plus appuyé ; d’un ton, d’une couleur plus ferme aussi, d’une couleur plus nette, plus entière, d’une couleur plus vigoureuse, — comment dites-vous cela, Laurens ; moi je veux dire des couleurs qui viennent davantage de sortir de chez le marchand ; — vallonnements verts, bois, un peu semés, rideaux, quelques fois, des peupliers, manteau diapré des cultures, cordons des sentiers, lignes et rubans des routes, perpétuel, modeste, fidèle chemin de halage, routes blanches, alignements plus ou moins réticulés, plus ou moins buissonniens des ceps et des buissons de vigne de ce vin de sable ; lacets des routes ; tout cela fait presque un commencement d’armature ; un corselet presque lacé : car il faut qu’un vêtement pour le dehors soit dessiné ferme et de couleur nette ;

treilles qui êtes des vignes en espaliers ; treilles tièdes, treilles chaudes, treilles mûres ; magasins, réservoirs de soleil ; treilles voluptueusement écartelées ; treilles allongées, apparemment paresseuses ; treilles des murs des jardins et des maisons des fermes et des villages de cette vallée allongée elle-même, écartelée en espalier.

Là-dessus, ou plutôt là-dedans au contraire, sortant de là-dedans, loin d’y entrer, une lumière qui éclaire le soleil, une lumière blonde, dites-vous, oui, apparemment blonde, mais d’un tel éclat, tout en restant réellement blonde, que l’originaire même, qui revient, que l’enfant prodigue n’en peut soutenir cet éclat, sans migraine et sans froncement des plis du front.

Rives corsetées ; presque une armure ; une survivance,