Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/142

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systèmes, en un système de pierre et de brique, en un système de mots et de phrases ; même rythme en deux systèmes de monuments ; monuments, — sont-ils également impérissables, — qui disent la même parole de courtoisie en deux modes, solides monuments de pierre et de brique, mêmes et également solides monuments de mots et de phrases, et obéissant aux lois de la même pesanteur.

Fleurs, feuilles, dentelles, robes et traînes de pierre ; fleurs, feuilles, dentelles, robes et traînes de mots.

Parfait allègement des monuments architectoniques ; parfaite architecture, parfaite horizontalité, parfaite verticalité des monuments prosodiques. Proportions également gardées dans les uns et dans les autres, également parfaites, également sages, également harmonieuses.

Fleuve qui chantes éternellement le poème de la solitude et de la tranquillité infinie, le seul pourtant qui ait une cour, le seul qui par une merveilleuse contradiction intérieure vive en effet dans la solitude la plus éternelle, dans la quiétude et dans la tranquillité la plus infinie, dans la paix du cœur et dans le noble seul et seul digne silence, et qui dans le même temps et pourtant, par une admirable contrariété intime, est aussi le seul qui se soit fait plus qu’un cortège, plus qu’une cour : le seul qui ait pu se faire tout un peuple de châteaux.

Architectures admirablement ordonnées de pierre et de brique, où la brique donne le plein de la matière, mariage parfait où le rouge de la brique donne le plein, le sang de la matière, où la blancheur éclatante, puis vieillie, passée, jaunie comme un parchemin, crème, crémeuse, ivoire, blonde presque ainsi que les grèves elles-mêmes, dorée presque autant que les grèves sub-