Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/39

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qu’ils ne fassent jouer que des ressorts temporels. Parce que dans le temporel, dans la politique (temporelle), nous sommes avertis, nous ne sommes pas désarmés, nous sommes gardés, nous sommes vaccinés, nous commençons malheureusement à être vaccinés contre les agissements des politiciens, nous sommes habitués, contre la politique et le temporel, contre tout ce qui est de la politique. Dans la politique nous ne redoutons donc pas autant la politique. Dans le temporel nous ne redoutons pas autant le temporel. En fait ceux de nos camarades qui sont devenus, qui se sont faits résolument politiciens, parlementaires, journalistes (Téry), maire (Herriot), même ceux qui sont redoutés, et réputés comme dangereux, même quand ils ne font pas grand bien, ne font pas, ne peuvent pas faire non plus grand mal. Aujourd’hui. Étant donné l’état d’esprit où nous avons heureusement atteint aujourd’hui (et malheureusement aussi hélas) à l’égard de la politique et des politiciens, généralement à l’égard du temporel. Ceux qui sont dangereux, ceux qui sont redoutables, ceux qui sont notre ennemi, parce qu’ici incontestablement notre ennemi c’est notre maître, ce sont ceux qui font de la politique dans l’impolitique, dans ce qui devait demeurer impolitique ; du parlementaire dans l’imparlementaire, dans ce qui devait demeurer imparlementaire ; généralement du temporel dans l’intemporel, dans ce qui devait demeurer intemporel. Parce qu’alors et là on ne se méfie pas. Ceux qui sont infiniment dangereux, ce sont ceux qui sont tyranniques, ce sont ceux qui par des moyens temporels dans des situations intellectuelles veulent introduire, veulent établir un gouvernement (absolu, tyrannique) des esprits, ce sont ceux qui veulent enrégimenter les jeunes gens,