Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/68

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de biens et encore moins, si possible, de la séparation de corps.

Mise au service de l’État, qui est devenu tout puissant dans le monde moderne, cette sûreté d’instinct (le seul qu’il ait) cette sûreté d’atteinte de l’envieux, du médiocre contre tout ce qui est culture.

Voilà les traitements que l’État peut faire, impunément, subir à l’Université, parce que l’Université n’est pas séparée de l’État.

Elle ne le sera jamais. Car il ne faut point s’imaginer que ce soit seulement par favoritisme et pour caser des créatures qu’un gouvernement politique parlementaire, électoral, installe ses créatures dans tous les postes éminents de l’enseignement d’État et refoule, ainsi et aussi, dans les postes moins importants les véritables et les purs universitaires, dans les postes dits sacrifiés, dans les postes disgraciés. J’irai jusqu’à dire que c’est le contraire. Ou tout au moins ce sont deux mouvements admirablement complémentaires, qui se complètent, qui jointent, qui se facilitent et qui complotent admirablement. Qui se mettent bout à bout admirablement juste. D’un côté l’État peut ainsi caser ses créatures. Et cela naturellement lui est très agréable et c’est toujours autant de gagné. Mais des créatures il y en aura toujours, les bonnes électrices en feront toujours. C’est même singulier comme ce pays, qui manque de progéniture, absolument parlant, ne manque jamais de progéniture de créatures politiques. Il y a là un phénomène très singulier. Voir Démographie. Et même démographie mathématique. Les créatures font une série continue et