Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 3-4, 1912.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
quelques jugements de proudhon

tienne à distance. Le gouvernement du pape, qui, à raison de son spirituel, l’emporte encore sur celui de l’empereur, tomberait immédiatement au-dessous, le jour où la juiverie agioteuse, banquière, usurière et matérialiste, aurait pris racine sur son territoire ». (p.  175).

La démocratie qui a tant reproché à l’Église ses éditions expurgées, ne laisse pas, non plus, on le voit, d’expurger les auteurs, et la Correspondance de Proudhon elle-même a été expurgée. Il ne faut pas nuire en effet aux idoles démocratiques et Proudhon est vraiment trop dénué de la bosse du respect ! Nous n’avons, nous, au Cercle Proudhon, aucune susceptibilité démocratique à ménager, et c’est avec plaisir que nous livrons à la curiosité maligne de nos lecteurs ces jugements de Proudhon sur V. Hugo, Renan et la juiverie, — jugements sacrifiés sur l’autel de la Raison d’État du régime.

Jean Darville.

Les Idées solidaristes de Proudhon, pas Alfred-Georges Boulen. Paris, Marchal et Godde, édit., 1912.


Comment analyserais-je un livre qui ne contient rien, absolument rien ? Je me contenterai, ses quatre chapitres lus, d’en donner les titres : I. Exposé de la doctrine de M. Bourgeois. La Pente socialiste. II. Exposé de la doctrine de Proudhon. La Pente individualiste. III. Proudhon solidariste. IV. Proudhon antisolidariste.

Je me demande quel intérêt il peut y avoir à démontrer que Proudhon était solidariste, puisqu’il n’était pas solidariste… Une étrange manie fait qu’on veuille s’attacher à des détails, dans l’étude du grand écrivain. Il importe peu que Proudhon ait été, ou non, solidariste, mutuelliste, etc. ; nous devons chercher dans ses écrits une méthode et un esprit : et voilà qui n’intéresse pas la Faculté de Droit, non plus que la Sorbonne ! Rien d’étonnant, dès lors, si les écrivains universitaires se buttent aux contradictions proudhoniennes : aux yeux d’un proudhonien intelligent, entré au cœur de la philosophie du Maître, beaucoup de ces contradictions se résolvent ou s’expliquent, celles qui restent ne sauraient prendre une grande importance. Appliquons-nous aux parties dominantes et vraiment proudhoniennes de l’œuvre : l’apologie de la guerre, la théorie des antagonismes, la théorie de l’être social, la théorie de l’amour et de la famille, la