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NOTRE DEUXIÈME ANNÉE


Nous avons d’abord à nous justifier, auprès de nos lecteurs et de nos amis, du retard vraiment excessif apporté à la publication de nos cinquième et sixième cahiers. Il est certain qu’il eut été bon que ces cahiers parussent vers la fin de 1912, ainsi que l’exigeait la logique propre aux publications périodiques. Mais nous devons dire que nous n’avons jamais regarde nos Cahiers comme devant être soumis aux exigences de la périodicité régulière. Ne les ayant pas conçus comme un organe de lutte directe, mais surtout comme un instrument de critique idéologique, nous avons prévu que nous publierions chaque cahier seulement lorsque nous en aurions réuni la matière. En somme, nous n’avons pas voulu ajouter une revue aux trop nombreuses revues qui sont actuellement répandues. Il nous suffisait de créer un centre où l’on pourrait publier, le moment venu, sans provocation artificielle de la production littéraire, les études qui servent l’objet du Cercle. Voilà notre meilleure justification.

Mais ajoutons que les obligations de chacun de nous ont ajouté de nombreuses causes accidentelles de retard à ces causes essentielles. Une année exceptionnellement chargée, par les travaux, l’action quotidienne, les conférences, nous ont mis, les uns et les autres, dans l’impossibilité de donner à la rédaction des Cahiers, tout le temps que nous eussions voulu lui accorder. Rien ne nous permet de prévoir que ces obligations diminueront au cours de la nouvelle année. Nous avons donc décidé de transformer les Cahiers, de telle manière qu’ils ne souffrent point trop du retard où chacun de leurs rédacteurs pourrait se trouver.

Désormais, les Cahiers du Cercle Proudhon paraîtront, à raison de six par an, en fascicules in-seize couronne, de 32 à 128 pages, et ne contiendront chacun qu’une seule étude de leurs rédacteurs ou de leurs collaborateurs. Ils constitueront en somme une collection de petits ouvrages où les fondateurs du Cercle, leurs amis et leurs alliés, et quelques personnes faisant avec eux une alliance temporaire, publieront un ensemble de travaux originaux se rattachant aux études du Cercle. Les notes et tes chroniques du Cercle seront jointes à ces cahiers sur des feuillets séparés. Sous cette forme les Cahiers se prêteront mieux qu’aujourd’hui à l’œuvre de critique des institutions démocratiques que le Cercle a entreprise et il leur sera plus aisé de pénétrer dans les différents milieux où chacun de leurs rédacteurs entretient des relations intellectuelles qu’il est seul en mesure de raccorder à t’œuvre collective.