la laisse vivre ! — Elle ne s’est pas étonnée que l’infant fût venu la trouver seule, au jardin, la nuit ; — elle ne l’a pas renvoyé, elle ne l’a pas repoussé ! Non, elle a craint seulement d’être obligée une seconde fois de l’aider à se cacher ! — Oh ! comment me venger d’un tel outrage ?
Seigneur, retirez-vous promptement.
Il est bien temps, grand Dieu !
Que votre altesse ne se présente plus ici.
Elle l’engage à revenir !
Considérez que don Gutierre va arriver.
Y a-t-il un homme au monde qui pût se contenir ! — Oui, si c’était pour attendre une occasion favorable à sa vengeance.
Mais, monseigneur, je vous le répète, don Gutierre va rentrer.
Soyez tranquille, adorable Mencia ; je l’ai laissé occupé ailleurs d’une affaire importante ; et pendant que je m’entretiens avec vous, un ami veille sur moi. — Il ne viendra pas, j’en suis certain.
Il m’a semblé que l’on parlait de ce côté. Qui cela peut-il être ?
J’ai entendu quelqu’un.
Que ferai-je, madame ?
Éloignez-vous, cachez-vous ; mais pas dans ma chambre… Dans quelque coin du jardin.
J’obéis, madame.
Eh bien !
Plaît-il, madame ?
L’air, qui se précipitait à travers ce feuillage, a éteint la lumière. Apporte-moi vite un flambeau.