Sans cette liberté, les fatigues de la guerre ne seraient pas supportables. Le métier de soldat est par lui-même assez pénible, et il faut de temps en temps les laisser s’amuser.
Avec tout cela cette vie me plairait beaucoup.
Vous serviriez volontiers ?
Oui, seigneur, tout autant que votre excellence voudrait bien m’accorder sa protection.
Nous serons mieux ici pour chanter.
Allons ! une petite chanson en l’honneur d’Isabelle ; et pour qu’elle s’éveille, jette une pierre à sa fenêtre.
La sérénade s’adresse à un objet déterminé. Patience !
La fleur du romarin,
Jeune et charmante Isabelle,
Est aujourd’hui d’un bleu d’azur,
Et demain elle sera changée en miel.
Passe pour la musique ; mais jeter des pierres contre la maison où je suis logé, c’est par trop insolent. Cependant dissimulons à cause de Crespo et de sa fille. (Haut.) Ils sont fous !
Ce sont des jeunes gens !… (À part.) Si ce n’était pour don Lope, je sortirais, et bientôt…
Si je pouvais attraper la vieille rondache qui est dans la chambre de don Lope…
Où vas-tu, mon garçon ?
Je vais dire que l’on apporte le souper.
Nos valets l’apporteront.
« Réveillez-vous, réveillez-vous, jeune Isabelle. »
Qu’ai-je donc fait, ô ciel ! pour encourager cette insolence ?
Ceci devient par trop fort, et ne peut plus se tolérer !