Pourquoi cela, madame ?
Parce que tu es la première suivante qui ait eu tant de repentir de voir sa maîtresse éprise d’amour.
Scène IV.
Comment cela finira-t-il ?
Je vous retrouve enfin, monseigneur !
C’est toi, Camacho ?
Nous voilà bien !
Je ne regrette rien après avoir vu son visage.
Que la peste soit de son visage !… J’aurais mieux aimé cent fois qu’elle fût un monstre barbu, et qu’elle eût amené avec elle un autre monstre à barbe, et que vous ne fussiez pas prisonnier, que de voir cet ange malicieux qui vous a livré si gentiment aux mains de la justice.
Qu’oses-tu dire là ?
Eh ! mon Dieu ! il y a tant de perfidie, tant de trahison aujourd’hui dans le monde ! Aussi, j’en suis sûr, la première fois qu’elle vint vous trouver, c’était purement et simplement pour vous épier. Ce fut une aventure de chevalier errant. Elles entrèrent toutes deux éperdues, comme si elles eussent fui quelque farouche brigand de grand chemin, et votre dame vous demanda comme a un noble chevalier aide et secours, en vous disant je ne sais quoi. Cessez, cessez donc de vous abuser ; je ne connais pas une crédulité pareille à la vôtre. Pour moi, j’ajouterais autant de foi à ce conte d’une forêt enchantée où l’infante très-circonspecte parla d’une si spirituelle façon avec Esplandian, Belianis, et le Beau-Ténébreux.
Dis-moi donc alors, s’il en était ainsi, pourquoi le gouverneur l’aurait-il arrêtée ?
Cela est clair, pour vous donner le change.