son ?… — Situation horrible ! Puis-je tuer un homme confié à ma foi ? puis-je épargner celui dont j’ai reçu cette injure ?… Ô ciel ! dans ces mouvemens contraires, que ne puis-je d’une main le défendre et le tuer de l’autre !… — Mais non, qu’il meure ! quand l’honneur est offensé il n’y a plus ni respect humain, ni égards, ni parole… (Appelant.) Don César !
Interdit et confondu en vous voyant, je voudrais me jeter à vos pieds.
Suivez-moi, don César, et laissons là des complimens hors de propos.
Où me conduisez-vous ?
J’irai seul avec vous. Je n’ai que mon manteau et mon épée. Ne craignez rien.
Je ne crains certainement aucune trahison d’un homme de votre naissance et de votre mérite. — Si je vous adresse cette question, c’est pour vous détourner d’une chose dont vous auriez plus tard du regret.
Comment cela ?
J’ai une excuse.
Vous ?
Oui.
Dieu le veuille !
Daignez m’écouter.
Marchons toujours.
Non ! vous m’entendrez ici ; mais si nous sortons une fois, je n’aurai plus à vous parler qu’avec l’épée. Ici les explications, et dehors le combat.
Qu’avez-vous donc à me dire, vous qui avez offensé en même temps mon honneur, mon amitié et ma confiance ?… mon honneur, puisque vous avez osé forcer cette maison ; mon amitié, puisque sachant que je prétends à la main d’une femme, vous la poursuivez et la servez ; ma confiance, puisque vous avez trouvé en elle une