Vive Dieu ! tu vas mourir à l’instant de ma main.
Qu’est ceci ?
Je veux tuer un infâme.
Modérez-vous, seigneur.
Songez, Frédéric, que vous êtes dans le palais.
Laissez, — que je verse son sang impur.
Fuis donc, malheureux !
Je ne demande pas mieux, et je le ferai lestement, comme cela m’est arrivé déjà bien des fois. — Ah ! que votre altesse est bon enfant !
D’où vient donc, Frédéric, que vous êtes ainsi tout bouleversé ? Quel en est le motif ?
C’est que je suis trahi. La duchesse sait que je ne me suis pas absenté.
Par qui l’a-t-elle appris ?
Il n’y a que vous, moi et ce valet qui le sachions.
Est-ce qu’elle vous l’a dit ?
Elle ? non ; elle a trop d’esprit, et elle fait semblant de l’ignorer.
Peut-être que la personne qui vous l’a dit l’a-t-elle inventé ?
Pour cela, non ; car c’est la personne la plus intéressée.
Elle peut avoir été trompée ?
C’est impossible. Aussi je ne vois d’autre conduite à tenir que de me soumettre à mon malheur et de lui avouer la vérité.
Bien que je dusse lui paraître le plus coupable et m’attirer sa