ait un pouvoir naturel ſur le monde corporel ; que dès qu’on admet dans les volontés créées une puiſſance d’agir ſur les corps, & de les remuer, il eſt impoſſible de lui donner des bornes, & que cette puiſſance eſt véritablement infinie.
Ils ſoutiennent que le Démon ne peut agir ſur nos ames que par voie de ſuggeſtion ; qu’il eſt impoſſible que le Démon ſoit cauſe phyſique du moindre effet extérieur ; que tout ce que dit l’Ecriture des piéges & des ruſes de Satan, ne ſignifie autre choſe que les tentations de la chair & la concupiſcence ; que le Démon pour nous ſéduire n’a beſoin que de ſuggeſtions morales. C’eſt en lui un pouvoir moral, & non un pouvoir phyſique ; en un mot, que le Démon ne peut faire ni bien ni mal ; que c’eſt un néant de puiſſance ; que nous ne ſçavons pas que Dieu ait donné à d’autres eſprits qu’à l’ame de l’homme le pouvoir de mouvoir le corps ; qu’au contraire nous devons préſumer que la ſageſſe de Dieu a voulu que les purs Eſprits n’euſſent avec le corps aucun commerce : ils ſoutiennent de plus que les Payens n’ont jamais connu ce que nous appellons des mauvais Anges & des Démons.
Toutes ces propoſitions ſont certaine-