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REVENANS EN CORPS.

dit : nous ne ſommes pas ce que vous vous imaginez, ni de vains Fantômes, ni de vrais ſoldats ; mais nous ſommes les Ames de ceux qui ont été tués en cet endroit il y a long-tems. Les armes & les chevaux que vous voyez, ſont les inſtrumens de notre ſupplice, comme ils l’ont été de nos péchés. Nous ſommes tout en feu, quoique vous ne voyez rien en nous qui paroiſſe enflammé. On dit que l’on remarqua en leur compagnie le Comte Emico, tué depuis peu d’années, qui déclara qu’on pourroit le tirer de cet état par des aumônes & par des prieres.

Trithême, dans ſa chronique d’Hirſauge ſur l’an 1013.[1] avance qu’on vit en plein jour, & en certain jour de l’année, une armée de Cavalerie & d’Infanterie, qui deſcendoit d’une montagne & ſe rangeoit dans la plaine voiſine. On leur parla, & on les conjura ; ils déclarerent, qu’ils étoient les ames de ceux qui peu d’années auparavant avoient été tués les armes à la main dans cette même campagne.

Le même Trithême raconte ailleurs[2] l’apparition du Comte de Spanheim

  1. Trith. Chron. Hirſ. pag. 155. ad an. 1013.
  2. Idem, Tom. 2. Chron. Hirſ. pag. 227.