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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/54

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DISSERTATION SUR LES

les affaires de Monſeigneur le Prince Charles ſon frere, Evêque d’Olmuz & d’Oſnabruch, il fut informé par le bruit public, qu’il étoit aſſez ordinaire dans ce pays-là de voir des hommes décédés quelque tems auparavant, ſe préſenter dans les compagnies, & ſe mettre à table avec les perſonnes de leur connoiſſance ſans rien dire ; mais que faiſant un ſigne de tête à quelqu’un des aſſiſtans, il mouroit infailliblement quelques jours après. Ce fait lui fut confirmé par pluſieurs perſonnes, & entr’autres par un ancien Curé, qui diſoit en avoir vû plus d’un exemple.

Les Evêques & les Prêtres du pays conſulterent Rome ſur un fait ſi extraordinaire ; mais on ne leur fit point de réponſe, parce qu’on y regarda apparemment tout cela comme de pures viſions, ou des imaginations populaires. On s’aviſa enſuite de déterrer les corps de ceux qui revenoient ainſi, de les brûler, ou de les conſumer en quelques autres manieres. Ainſi l’on s’eſt délivré de l’importunité de ces Spectres, qui ſont aujourd’hui beaucoup moins fréquens dans ce pays qu’auparavant. C’eſt ce que diſoit ce bon Prêtre.

Ces apparitions ont donné occaſion