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REVENANS EN CORPS.

Campanie une petite ferme qu’il faiſoit cultiver par un laboureur : comme il travailloit à labourer la terre, il découvrit un vaſe rond, où étoient enfermées les cendres d’un mort ; auſſi-tôt il lui apparut un ſpectre, qui lui commanda de remettre en terre le même vaſe avec ce qu’il contenoit, ſinon qu’il feroit mourir ſon fils aîné. Le laboureur ne tint compte de ces menaces, & peu de jours après ſon fils aîné ſut trouvé mort dans ſon lit. Peu de tems après le même ſpectre lui apparut, lui réitérant le même commandement, & le menaça de faire mourir ſon ſecond fils. Le laboureur avertit de tout ceci ſon maître Théodore de Gaze, qui vint lui-même en ſa Métairie, & fit remettre le tout en ſa place. Ce ſpectre étoit apparemment un Démon, ou l’ame d’un Payen enterré en cet endroit.

Michel Glycas[1] raconte que l’Empereur Baſile ayant perdu ſon fils bien-aimé, obtint par le moyen d’un Moine noir de Santabaren de voir ſondit fils, qui étoit mort peu auparavant ; il le vit, & le tint embraſſé aſſez long-tems, juſqu’à ce qu’il diſparut entre ſes bras. Ce n’étoit donc qu’un fantôme, qui parut ſous la forme de ſon fils.

  1. Mich. Glycas, part. 4. annal.