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Le village de Vaux est situé dans une vallée étroite et seche : nous avons dit qu’on y cultivoit quelques vignes.

Il n’y a dans les sept communes du canton de Tricot ni carrieres, ni briqueteries, ni fours à chaux. Sans sables, sans argiles, les habitants sont très embarrassés quand ils font bâtir leurs maisons. Un usage très singulier subsiste encore dans ce pays : si quelque fille fait un enfant et qu’un homme marié en soit le pere, les garçons s’assemblent avec des cornets, des poêles, des grelots, et font un terrible charivari à la porte de l’homme et de la fille ; quinze jours après ils somment les habitants des villages voisins de se trouver tel jour, au lieu qu’on leur indique : la justice des fous s’assemble ; deux mannequins, représentant l’homme et la fille, sont juridiquement condamnés à être brûlés par le maître des hautes-œuvres, ce qui s’exécute avec un bruit horrible ; tout le cortege et la justice qui l’accompagne passe dans les rues du village, et devant la porte des coupables.

J’ai retrouvé dans ces contrées les restes d’un usage qui étoit établi dans les Gaules, et dont on voit encore des traces dans les états vénitiens : il tenoit aux mysteres de la religion druidique ; mais ce n’est plus qu’un jeu dans cette partie de la Picardie ; on le nomme soul ou choules : le dernier marié de l’année est obligé de fournir une grosse boule de cuir remplie de son : on établit