Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/309

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d’avril ou au commencement de mai, à trois pieds de distance en tous sens ; des que le haricot levé, dans un beau jour, s’il est possible, on donne le premier binage, qu’on appelle terser ; on plante aussitôt un échalas, avec la précaution de l’incliner un peu du côté opposé au vent qui l’agite le plus communément : la touffe, parvenue à cinq ou six pouces de haut, nécessite un second binage ; on relevé alors les filets, car dans les haricots appelés féves de Flandre ils ne tardent pas à se montrer : on butte légèrement la touffe en rapprochant d’elle de la terre meuble et fraîche, en brisant les mottes ; le relevage des filets et sur-tout des premiers qui ne s’attachent pas aux échalas est très intéressant ; ceux-là produisent avant les autres, et sont ordinairement les plus beaux. Dans les années où le commencement de floréal est sec, quand on a fait ses plantations de très bonne heure, non seulement cette attention de ménager les filets est inutile, elle est nuisible ; il faut les pincer, les châtrer, comme les pois qu’on veut rendre précoces ; ils drajonnent alors, et multiplient infiniment davantage : c’est le résultat d’une nouvelle destination de la séve. Il ne faut qu’un raisonnement simple pour adopter cette méthode : malheureusement les planteurs de haricots raisonnent peu ; le plus grand nombre plante serré par grosses touffes ; ils emploient un quart de semence de plus qu’il ne leur en faudroit ; ils