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vend de 26 à 30 livres le muid de 320 bouteilles. Il est étonnant qu’ayant sous les yeux l’exemple de la Normandie et la facilité d’en tirer du plant, la grande majorité des habitants du Beauvaisis soigne aussi peu les arbres, et conserve une aussi mauvaise méthode de faire les cidres.

Le vignoble de Beauvais, situé entre le 49 et le 50e degré de latitude, ne fournit, par sa position et la manière dont il est cultivé, qu’un vin foible, peu généreux, qui, dépourvu du principe alkoolique, est de mauvaise garde. La nature forte du terrain oblige bien les vignerons à rapprocher les ceps pour qu’ils ne poussent pas tout entiers en bois ; mais il est un juste milieu à tenir pour ne pas avoir cette grande quantité de raisins, dont l’abondance est toujours en raison inverse de la qualité. Ils ne peuvent changer la température qui concourt puissamment à modifier la sève et à former cette quantité de muqueux sucré sans lequel on ne peut espérer de bon produit ; mais en greffant sur cep avec des espèces mieux appropriées à la nature du sol, en ne mettant plus cette masse de fumiers, dont l’usage, même en petite quantité, est toujours dangereux, et en variant la nature de leurs engrais, les cultivateurs de ce vignoble seroient bien sûrs d’obtenir des vins d’une meilleure qualité, dont la vente les dédommagerait amplement des nouveaux soins qu’ils seroient obligés d’apporter à la culture.