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de la misère, qu’elles ne cessent de visiter : mais leurs opérations, commandées par le cœur et la sensibilité, n’ont pas la sage mesure que prescrivent les Anglais, les Toscans, et tous ceux qui s’occupent de la distribution importante des secours publics : l’espèce d’aisance qu’elles fournissent à l’indigent devient pour ainsi dire un luxe dangereux, puisqu’il entretient leur paresse, et qu’il va jusqu’à leur donner du dégoût pour les aliments de l’ouvrier industrieux.

Que l’esprit de clientele, que quelques partialités, qu’un peu d’ostentation, se mêlent à ces actes pieux : je veux le croire ; c’est le foible de l’homme : mais qu’on aille jusqu’à refuser des secours au malheureux qui ne peut montrer un billet de confession ; il faut rejeter cette pensée qui noirciroit un beau tableau, et ne pas supposer que des êtres sensibles et généreux établissent une magistrature inquisitoriale dans l’asyle de la pauvreté.

On compte deux hospices à Beauvais,

Celui des malades, où l’on reçoit les hommes et les femmes, est garni de quarante-huit lits ;

Celui des vieillards et des orphelins des deux sexes, qui sont au nombre de deux cent vingt-huit.

Le revenu de ces deux maisons est de 88500 liv. ; les octrois entrent dans cette somme pour 32 81 l. ; le travail des indigents dans l’an 9 augmenta ce revenu d’une somme de 2500 liv.