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jeux enfantins, à leur amitié ancienne, à leurs mutuelles pensées, et la haine de l’enchanteresse lui revenait, c’était encore un surcroît de volupté, le goût du remords était un arôme suprême, mêlé à l’amertume des larmes qui coulaient sur ses lèvres.

Alors Alilat le prenait dans ses bras et le berçait en chantant bas d’étranges mélodies qui le pénétraient de douceur et de crainte. Chaste, sans parfums, sévère en ses robes fermées, elle évoquait les gestes de la puérilité à cet adolescent trop tôt initié à la science et à la luxure, élevé par des esclaves, n’ayant jamais connu la princesse sa mère, morte en l’enfantant si débile qu’on n’espérait point sa survie. Alilat savait calmer ces rébellions d’âme, écarter les remords, mais le lendemain elle les ravivait, redevenue courtisane et adultère. Au réveil,