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LES BELLINI.

Bellini, 1430, à Venise. » Cette inscription n’est sans doute pas autographe — comme semble l’indiquer l’emploi du mot messer — mais nous n’avons aucune raison de contester son authenticité, car elle fut tracée au xve siècle, alors que les dessins n’étaient pas encore sortis des mains de la famille Bellini. Le recueil du Louvre, découvert en 1884, dans un château de Guyenne, n’est ni signé ni daté, mais son attribution ne fait de doute pour personne. Ce sont, de part et d’autre, les mêmes sujets, souvent traités de la même manière, et toujours dans le même esprit et suivant la même technique. À quelques exceptions près, tout le recueil de Londres se retrouve dans celui de Paris — la réciproque ne serait pas exacte. La seule remarque qu’on puisse faire, c’est que la plupart des dessins du Louvre ont été rehaussés à la plume — peut-être après coup ? — et sont, par conséquent, beaucoup mieux conservés.

Le souci des grandes compositions (nos 29 et 58) est également plus manifeste dans le livre du Louvre que dans celui du British. Mais l’analogie des sujets est si frappante qu’il est bien difficile d’établir entre eux une différence de date.

Il y a de fortes raisons pour faire remonter la plupart des esquisses contenues dans ces deux recueils à l’époque du séjour de Jacopo à la cour de Ferrare (vers 1441) : L’aigle, qui rentre dans les armes des Este, se retrouve partout avec une persistance singulière : sur le toit de la chaumière de la Nativité (p. 13), sur le bouclier des soldats,