Page:Campan - Journal anecdotique de Mme Campan.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

préparer ces petits présens. Sans doute que la société de M. le préfet vous offre d’agréables et utiles délassemens ; il est homme estimé et homme du monde, on l’aime dans le département ; j’en conclus que son intérieur a de l’attrait. J’ai toujours trouvé dans le cœur des familles la preuve de la valeur de l’opinion du grand nombre. Vous lisez l’Esprit de l’Histoire de M. Ferrand : c’est très-décidément un excellent ouvrage, l’opinion publique l’a décrété ; cependant c’est un ouvrage écrit avec une opinion fixe ; tous les résultats, ou presque tous, tendent vers la preuve de la supériorité des anciennes lois, des anciens usages, question que je n’ai nullement envie de débattre, mais dont il ne faut pas se faire une base immuable ; les temps changent le pays qu’on habite comme on change de lieu en voyageant.

Ce qui fait qu’on s’entend si peu en ce moment, c’est que les uns veulent parler le dialecte de seize cent soixante à la génération qui s’est fait un nouveau dialecte. Je préfère donc pour vous l’histoire des faits pure et simple, sans que l’opinion de l’auteur vous dirige dans un sens ou dans un autre ; il faut soi-