Page:Campan - Journal anecdotique de Mme Campan.djvu/173

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succès, de ton bonheur. Cher ami, en lisant ces lignes, distingues-tu qu’elles partent du fond du cœuryque l’esprit, qui dicte presque toutes les phrases, n’est pas même consulté et que j’écris avec la rapidité et la chaleur du sentiment......

Je jours ici une lettre pour M. *** jeune ; remets-la-lui à l’instant : on dit que c’est un jeune homme un peu adonné aux plaisirs et à la société des femmes; mais il y a, par la position, une grande distance entre vous deux, et en te faisant remarquer plus par ton assiduité au travail et par ton application que par d’autres qualités, tu n’auras pas d’occasion d’être entraîné. Compte plutôt sur de la bienveillance que sur des égards dans la carrière du commerce : on n’en a point pour un jeune commis. Songe de ce côté à mettre toute susceptibilité de côté. Avant de m’écrire, lis mes lettres ; elles te guideront sur tes réponses, et la distance me les fait attendre avec tant d’impatience, que je suis aíïligée quand tu ne réponds pas à tout. Dis-moi comment tu es logé, tu es nourri; enfin beaucoup de détails : tu sais comme le cœur d’une mère les désire. Soigne ton écriture,