Page:Campan - Journal anecdotique de Mme Campan.djvu/6

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du règne de Louis XV, jusqu’à l’époque où elle s’est retirée à Mantes, 1816, sa mémoire, heureuse et constamment fidèle, ne lui laissait rien oublier. Son esprit vif et facile en tirait, un merveilleux parti ; elle pouvait causer plusieurs heures de suite ; sans laisser tomber un moment l’intérêt de la conversation ou les plus heureuses saillies se mêlaient aux souvenirs. Beaucoup d’ordre et de clarté dans les idées, et surtout beaucoup de naturel dans les expressions doublaient le charme de son entretien. J’avoue que, malgré moi, j’aurais retenu tout ce que madame Campan racontait. Écrire le soir, avant de me coucher, ce que j’avais entendu le jour, ne me coûtait pas la moindre peine ; j’étais heureux de conserver par écrit les conversations d’une femme si justement célèbre.

C’est à ces notes recueillies avec soin qu’est dû l’ouvrage qu’on va lire. On sent que des pensées détachées, des souvenirs que retrace la conversation du moment, des réflexions que provo