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strophes et chansons


Et tous ces morts, comme en un rêve,
Penchés sur l’œuvre qui s’achève,
Écouteront la foule, au temple, les bénir,
Puis, tout enivrés d’harmonie,
Quand la fête sera finie,
Au sein de la nature, ils reviendront dormir…

Voici que très pâle,
Vers le ciel opale,
La Mort soudain a pris son vol ;
Le bûcher qui fume
Se mêle à la brume ;
Le poète gît sur le sol.
Il se lève, écoute,
Déjà sur la route
Le soleil a jeté quelques roses lueurs,
L’air frais est imprégné de subtiles senteurs.

Le poète a repris le chemin du village ;
Des derniers rameaux verts épars sur son passage
Il fit une couronne… et, pieux depuis lors,
Il va, la lyre en main, fêter le jour des morts.