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UNE INTRIGANTE

votre gracieuse personne la même affection que je vous ai déclarée il y a cinq ans…

Ah ! si vous saviez tout ce que j’ai souffert depuis votre départ de Québec ! Pour vous revoir, j’ai abandonné une carrière que j’avais honorée, il me semble, en me battant comme un lion durant le siège de Québec. Oui, pour vous revoir, j’ai déserté l’armée, qui n’avait pas su d’ailleurs reconnaître les sacrifices que j’avais faits pour elle, et, aujourd’hui, de plus en plus indigné, je maudis la France…

— Taisez-vous, misérable ! s’écria Paul Aubry en se montrant à Bonin. Vous avez eu la lâcheté de déserter l’armée et vous osez maudire notre bien-aimée patrie, la France !

— Oh ! pardon… excusez ! bégaya Bonin. — Vous êtes sans doute le lieutenant Paul Aubry, le distingué frère de madame DeBoismorel ? Que je suis donc heureux de vous rencontrer ! Mais, enten-