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la perle cachée.

radieux comme l’aurore. Ses ailes pourpres étincelaient d’or, comme de jeunes cèdres sous la brise au coucher du soleil. Il me toucha le côté et m’éveilla. Alors j’entendis la perfide trahison de cet esclave. Lui, quand il entra avec son noir dessein, me crut profondément endormi, et laissa tomber ce papier empoisonné qui témoigne contre lui. Je me redressai, et par la porte, qu’il avait négligemment laissé entr’ouverte, je vis tout le reste.

Euph. C’est une bénédiction qui est entrée avec vous dans ma maison. Mais dites-moi, quel était cet esprit ? Il est entré, lui aussi, avec vous.

Alexis. Oh ! oui, je le connais ! je le connais ! c’est
Qui veille sur le pèlerin ;
Qui le conduit au seuil hospitalier ; qui change
Sa peine en un bonheur serein !
Écoute : Quatre esprits, anges aux ailes blondes,
S’occupent ici-bas de nos œuvres fécondes,
De nos œuvres d’amour, et les disent aux cieux.
Dans un plateau d’argent, le premier, radieux,
À qui souffre la faim porte la nourriture ;
Le second tient toujours pleine d’une onde pure,
La coupe de vermeil pour le pauvre altéré ;
Le troisième revêt d’un vêtement pourpré
L’indigence humble et nue ;
Mais l’hospitalité, charitable, ingénue,
Réunit sous son toit ces trois anges d’amour,