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§ 11. — Histoire naturelle du commerce. Classification et démonstration des sujets, de l’ordre, de la succession, et de la coordination des classes de producteurs, d’individus chargés du transport et de consommateurs de produits industriels. Les analogies de la loi universelle.

Un arbre se conformant dans ses dispositions de structure aux conditions que nous avons décrites plus haut, ainsi qu’on peut le voir dans le diagramme présenté ci-contre, et ses ramifications de racines et de branches, servant à démontrer l’histoire naturelle du commerce sociétaire, il peut y avoir un certain avantage à présenter, avec quelque détail, les faits démonstratifs qui lui correspondent. Admettons donc que la tige est le commerce, dans le sens où nous entendons ce mot, et que les racines lui sont subordonnées. Dans le premier état de la société, c’est-à-dire l’état de chasseur, la seule affaire de l’homme consiste dans l’appropriation, les animaux sauvages et leurs produits, les végétaux et les fruits, poussés sans qu’il y ait donné ses soins et développés sans qu’il les ait cultivés, devenant sa proie. Dans cette période, il n’existe ni trafic, ni industrie manufacturière, ni agriculture ; et la jeune plante, dans des circonstances parallèles, ne montre que les branches primitives et les racines les plus élevées, dont la production n’est que peu avancée. N’ayant point de termes pour décrire d’une façon précise les périodes moins importantes du développement social, les états sauvage, pastoral et patriarcal que nous traversons pour arriver à cet état auquel le trafic et le transport des denrées donnent leur caractère propre, le diagramme ci-contre, ainsi que le lecteur le verra, offre nécessairement des lacunes dans les branches nécessaires pour leur démonstration méthodique.

Dans la seconde époque, la propriété étant détenue en vertu d’un titre un peu plus stable que la simple occupation et la possession manuelle, le trafic naît et se fonde sur sa reconnaissance réciproque. Le changement de lieu s’effectuant alors par les moyens ses plus grossiers de transport, l’eau et l’air, — branches-racines — sont les forces naturelles que l’on met donc en œuvre pour l’accomplissement de ce but ; le canot et le bateau à voile utilisent les rivières et les vents. Le marin et le marchand, et le voiturier par la voie de terre avec son chameau, ou son bœuf, ou son cheval, et peut-être son chariot, forment alors les parties importantes du système sociétaire.

Immédiatement après, dans l’ordre successif, viennent les manufactures correspondant avec les racines qui sont les troisièmes dans le rang occupé ; car, parmi les sujets primitifs, qui marquent cette époque, les minéraux et les terres sont essentiels à la fois