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trouvons une métropole qui a pris un développement excessif et une grande ville de commerce, et c’est entre ces divers points que l’on constate presque toute la circulation de l’empire. Telles sont les conséquences funestes d’un trafic mal entendu toujours faisant la guerre et épuisant le pays, et se substituant au commerce toujours pacifique et fortifiant.

§ 10. — Alliance constante de la guerre et du trafic.

Adoptant pour sa devise : « Navigation, colonies et commerce, » l’Angleterre a glorifié la première et a, conséquemment, cherché à augmenter partout les obstacles qui pouvaient arrêter son propre progrès et celui de l’univers. Pour augmenter le nombre de ses navires, elle avait besoin de colonies, et, pour avoir des colonies, elle s’est engagée dans des guerres presque incessantes[1]. Dans le but de trouver de l’emploi pour ses navires, elle s’est faite entrepreneuse pour fournir aux Espagnols des esclaves nègres ; et, afin de pouvoir se procurer des esclaves, elle a suscité des guerres dans toutes les parties de l’Afrique. A mesure que le Portugal, la Turquie et l’Irlande se sont de plus en plus appauvries et épuisées, elle est devenue de plus en plus dépendante de l’Inde ; et à mesure que l’Inde s’est épuisée, il est devenu plus nécessaire de dépeupler la Chine à l’aide de l’opium, et de là la guerre de l’opium. A mesure que ses plus anciennes possessions dans l’Inde s’appauvrirent, on obtint plus facilement des troupes pour porter la guerre dans le Scind, l’Afghanistan, le Punjab et le pays des Birmans. Lorsque la Jamaïque tomba en décadence, on établit le trafic des coolies. Le trafic et la guerre marchent ainsi toujours de compagnie, toujours épuisant les premiers théâtres de leur activité et toujours contraints d’en chercher de nouveaux, en même temps qu’il y a constant accroissement dans la nécessité d’effectuer les change-

    de meubles dans ces habitations ; le seul article de bien-être était le combustible. Le vol et la prostitution forment les principales ressources du revenu de cette population. Il ne parait pas qu’on prenne aucun souci de nettoyer ce pandemonium semblable aux étables d’Augias, ce foyer de crime, de saleté et de contagion, qui existe au centre de la seconde ville de l’Empire. » (Symonds. Rapport sur les tisserands travaillant au métier à la main.)

  1. L’histoire des colonies pendant un grand nombre d’années est celle d’une série de pertes et de la destruction du capital ; et si, aux nombreux millions formant le capital privé, qui ont été ainsi gaspillés, nous ajoutions plusieurs centaines de millions, produits des taxes perçues en Angleterre et dépensés à propos des colonies, la perte totale de richesse que les colonies ont occasionnée à la nation anglaise paraitrait tout à fait exorbitante, (Parnell.)