Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 1.djvu/570

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mesure que les travaux sont devenus plus diversifiés, et que l’utilité des diverses espèces de matière s’est de plus en plus développée, la voie du progrès se trouve cependant dans la division des nations en agricoles et en manufacturières, avec un atelier unique placé à des milliers de milles de distance, des lieux où les matières sont produites.

Que, bien que l’homme se soit toujours enrichi dans la proportion directe où le prix des matières premières s’est rapproché de celui du produit fabriqué, il doit accomplir un progrès nouveau et plus considérable, en adoptant un système qui a pour but de mettre à bas prix les matières premières et d’augmenter la quantité qui doit en être donnée, en échange du produit achevé.

Que, bien que l’homme ait toujours acquis plus de valeur, avec le développement du commerce et la diminution dans la nécessité d’avoir recours au trafic et aux moyens de transport, sa condition doit s’améliorer par l’établissement de la suprématie du trafic.

Que, bien que le progrès ait toujours été signalé par l’accroissement dans la puissance du travail sur le capital, il est nécessaire aujourd’hui « que le travail soit abondant et à bas prix » pour qu’il puisse être maintenu « suffisamment sous l’empire du capital. »

La tendance de toutes ses leçons étant telle que nous venons de l’exposer, il n’y a pas lieu d’être surpris que l’économie politique moderne ne voie dans l’homme qu’un animal destiné à procréer, qui doit être nourri, et qui peut être rendu apte à travailler, un instrument qui sera mis en œuvre par le trafic ; qu’elle répudie toutes les qualités distinctives de l’homme et se borne à prendre en considération celles qu’il partage avec les bêtes de somme ou les animaux carnassiers ; qu’elle nie que le Créateur ait voulu que tout homme trouvât place au banquet de la vie, ou qu’il existe un motif quelconque pour qu’un pauvre ouvrier, pouvant et voulant travailler, ait plus de droit à être nourri que n’en a le filateur de coton à trouver un marché pour son tissu ; ou qu’elle assure à ses disciples, ainsi que le lecteur l’a déjà vu, « que le travail est une denrée, » et que, si les individus veulent se marier et ont des enfants sans avoir préalablement pris des mesures pour les nourrir, c’est à eux de subir leur sort, et que « si nous nous plaçons entre l’erreur et ses conséquences, nous nous plaçons entre le mal et