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M. de Blancour.

Non ; c’est elle qui m’a fait cet honneur-là.

M. de Peranval.

Et pourquoi diable ne l’as-tu pas prévenue ?

M. de Blancour.

Premièrement, parce qu’on ne tire plus vanité de cela, & que j’avois d’autres raisons encore.

M. de Peranval.

Et quelles raisons ?

M. de Blancour.

Je pensois à une autre femme ; je ne voulois pas qu’elle me crût capable d’un mauvais procédé, & je voulois avoir une confidence à lui faire de mes malheurs en amours.

M. de Peranval.

Quelle idée ?

M. de Blancour.

Cette conduite m’a très-bien réussi avec ces deux femmes. La première est légère, folle, vaine, & la dernière est sensible, délicate, romanesque enfin, elle m’a plaint.