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M. de Peranval.

Cela est bon pour les Dimanches, on n’y va guère que ces jours-là, quand on n’a pas une place à la Cour.

M. de Blancour.

Allons, j’ai tort ; parbleu, je ne sais pas à quoi j’ai pensé !

M. de Peranval.

Ce qu’il y a à craindre encore ; c’est qu’elle ne te donne aucun sujet de te plaindre, qu’elle ne te fasse pas la moindre infidélité, dont tu puisses tirer avantage.

M. de Blancour.

Vraiment, elle ne m’a que trop assuré de sa constance, & j’en étais enchanté comme un sot ; parce que je n’en prévoyois pas les suites.

M. de Peranval.

Et tu t’es donné, toi, pour un amant malheureux par sa délicatesse, & par une fidélité à toute épreuve, un sentiment que rien ne peut jamais altérer ?