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les chevaux, elle égale celle qu’il a eue pour sa femme pendant six mois.

La Baronne.

On a cru quelque tems qu’elle aimoit le Vicomte.

La Comtesse.

Comme il vouloit mener de front ces deux passions, être avec sa femme & avec ses chevaux, il lui proposa de lui montrer à monter à cheval. Elle n’étoit pas éloignée d’y consentir ; mais elle venoit de faire connaissance avec le Marquis, il commençoit à lui plaire, & son mari ne gagnoit pas à la comparaison.

La Baronne.

Cela est facile à penser.

La Comtesse.

Elle refusa donc tout net la proposition du Vicomte, & il en prit tant d’humeur que les affaires du Marquis n’en allèrent que mieux vis-à-vis de la Vicomtesse, son mari l’ayant abandonnée pour ses chevaux.

La Baronne.

Je croyois que c’était pour la petite Fulvie.

La Comtesse.

Elle y étoit bien aussi pour quelque chose.