CHAPITRE IV
PARIS SOUS LE MINISTÈRE DE M. MARTIGNAC
La physionomie de Paris pendant l’administration de M. de Martignac était fort intéressante à observer, la formation de ce cabinet ayant suscité parmi les hommes modérés, alarmés par la violence des deux opinions extrêmes, le désir sincère d’une transaction. Malheureusement cette administration, si propre qu’elle fût par le caractère de ses membres à rapprocher les personnes, restait à peu près désarmée contre le fatal antagonisme de principes qui se révélait dans toute la société française, et jusque dans les dispositions contradictoires de la loi fondamentale. Je veux indiquer nettement ici le problème qui vint se poser pour la première fois durant ma jeunesse, et qui pèse encore sur mon pays après tant d’expérimentations.
Ce problème, le voici : Dans l’infinie variété des éléments qui la composent, des intérêts et des idées qui la divisent, la société actuelle peut-elle être régie par une souveraineté s’exerçant à titre personnel, quelque origine qu’un tel pouvoir s’attribue, et un pa-