Page:Carnet de guerre 1914-1915 de Louis Doisy.pdf/32

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8 juin : je conduis mes cyclistes, à travers les environs. Il fait toujours très chaud. Les vignes sont magnifiques et promettent, pourvu que nous ne soyons plus là pour les vendanger. J’ai hâte de changer de milieu on s’abrutit ; l’esprit s’épaissit ainsi que la conscience et la délicatesse au milieu de tous ces hommes qui n’ont d’autre goutweal[1] que celui de satisfaire leurs passions, boire et manger surtout c’est pour eux le summum du bonheur. Reçu un colis précieux de l’oncle Albert, parti depuis le 20 mars je devais le recevoir pour Pâques. Il ne faut jamais désespérer il en est de ça comme de toutes choses.


12 juin : je pars aux tranchées ce soir, Capitaine Aimond, ce matin j’ai cueilli des fraises de bois, qui pullulent ici ds les bois, elles me xxx

  1. L’auteur a ajouté au dessus du mot « goût » le mot anglais “weal”, traduit généralement par « bonheur »