Page:Carnet de guerre d'Emile Chollet.pdf/58

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je suis tellement heureux d’être enfin dans la plaine, là il y a de l’herbe, des champs, ça me parait beau, c’est agréable toujours !… Nous arrivons à 5h à Buki il n'y a que des ruines pas une maison debout mais l’herbe a poussé sur tout cela. elle a plus d’un mètre de haut quels beaux champs de coquelicots, de bleuets !

Il n’y a personne dans ce pays, nous sommes absolument seuls ! c’est près de la Cerra. On s’installe au bord de l’eau.

Nous restons là trois jours (il aurait fallu davantage !)Pêche, chasse ! — tout le monde s’y livrant j’ai mangé une bonne friture, des petits pois, du hérisson.

Nous devions revenir le 28 le soir mais une pluie torrentielle nous ne sommes partis qu’à 2h.

le 29 route très pénible, enfin nous arrivons à 6h au cantonnement de la compagnie encore la montagne ! En arrivant j’ai des lettres, depuis que je suis arrivé j’en ai 4 de mes Parents et 4 de Germaine. je n’ai pas encore écrit, car je travaille, j’ai reçu un programme de concours du Ministère des Beaux Arts, j’écrirais ce soir.

En ce moment je profite d’une averse qui nous a fait rentrer sous la tente (il est 16h nous étions sur la route)