Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/114

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soldat vient d’arriver en pantalon rouge chez Gréber. Cet homme habite la dernière maison, au bout de la rue de Boyelles. La chose est tellement invraisemblable : il y a neuf jours que Croisilles est envahi, il s’y trouve un millier d’allemands, sans compter les blessés. Je regarde cette femme d’un air de doute, mais elle est tellement affirmatifve, elle a vu ce soldat caché sous des bottes dans la grange d’Aimé Gréber.

Ce ménage est incapable, sous tous rapports, de le garder. Je pars aussitot, emportant des vêtements civils dans un sac.

Ce soldat breton, légèrement blessé, a échappé aux investigations des cavaliers allemands. Il était tombé dans un champs de betteraves, il a vu plusieurs fois passer des cavaliers, il y est resté le plus longtemps possible, il mangeait des betteraves.

Lorsqu’il sentit que sa blessure lui