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J’ai semé trois hectares de blé, à droite de la route, au delà de la propriété sportive du Séminaire. Mes chevaux étaient malheureux, ils avaient faim.

La ferme était occupée par un vétérinaire qui avait le grade de capitaine. Elle servait de dépot d’infirmerie pour les chevaux blessés.

Cet officier était humain, tres bienveillant. Il me disait : « Vous devriez trouver de l’avoine, du foin. Je ne puis pas dire aux soldats de voler ces nourritures pour vous les donner. » Mes sondages, à cette intention, étaient infructueux.

Au mois de Janvier, il arrive des recrues d’Angleterre. Il se trouve un jockey, qui a habité Chantilly durant plusieurs années. Je lui fais voir mes chevaux. Dès lors ils sont sauvés, ils ont de l’avoine, du foin. Ce jockey me déposait ces sacs, ces ballots de foin