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Le vingt Mars, je sème un hectare et demi d’avoine, à gauche de la route, au delà de la ferme de Mme Garbé. L’apres midi, j’y retourne donner les dernières façons pour semer enfouir le grain.

Les anglais avaient un dépot de munitions sur le terroir de Dainville en direction de Duisans. Vers quinze heures, les allemands cherchent à faire sauter ce dépot. Durant deux heures sans arrêt, ils le bombardent. Les obus sifflaient au dessus de ma tête, je les voyais éclater à un kilomètre de moi. Le dépot se trouvait cinq cents mètres plus loin. Le capitaine me dit que si ce dépot avait sauté, Dainville Baudimont auraient été anéantis.

Le vingt et un Mars, à cinq heures et demie, un éclatement formidable d’obus, tel que nous n’en avons jamais entendu ⁁ici, ébranle l’atmosphère, fait vibrer la maison.