Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/130

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On les reporta à l’église paroissiale avec les mêmes cérémonies, et le seigneur prescrivit une enquête sévère pour connaître les auteurs de l’enlèvement de la Sainte Vierge.

Mais le lendemain, celle-ci avait disparu à nouveau et on la retrouvait dans le même coin désert de la ville, d’où on la ramena à l’église pour la troisième fois. Des gardes du château, auxquels s’étaient joints les moines du couvent, passèrent la nuit suivante à veiller la sainte.

Vers minuit, la Vierge quitta sa place de l’autel, et sans qu’on pût la voir faire le moindre mouvement, elle sortit lentement de l’église et se rendit à l’endroit où deux fois déjà on l’avait retrouvée. Ceci indiquait que Notre-Dame de Brebières voulait dans ce quartier d’Ancre une église à elle spécialement consacrée. C’est ce que comprirent le seigneur, les moines, les abbés et les habitants d’Ancre, qui élevèrent à la Vierge, sous le patronage de Notre-Dame de Brebières, une belle église au lieu désigné d’une façon si merveilleuse.

La Vierge, placée dans cette église après la consécration de l’édifice, y resta dès lors en repos avec l’Enfant Jésus et ne se fit plus remarquer que