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Page:Carré - Le Parlement de Bretagne après la Ligue.djvu/78

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des offices.

rent l’objet au xviie siècle, et ce phénomène financier qui éleva leur valeur dans des proportions inouïes. Comment les magistrats, qui avaient acheté très cher leurs offices, qui consacraient encore leur temps à rendre la justice, qui n’avaient que des gages minimes et étaient seuls juges de leurs propres salaires, n’auraient-ils pas réclamé des plaideurs plus qu’ils ne pouvaient payer [1] ?

c. Réception aux offices : « lettres de provision » ; « information de bonne vie et mœurs » ; conditions d’âge imposées au « pourvu d’office » ; services exiges pour l’exercice de certaines charges ; conditions de capacité et examens ; niveau des examens ; la Chambre des Comptes n’en impose pas a ses officiers ; incompatibilités d’offices et incapacités.

Il importe de rechercher maintenant comment l’homme qui avait acheté un office du Parlement pouvait arriver à l’occuper. Il devait présenter à la Cour des « lettres de provision » octroyées par le Roi [2].

Le Roi était en réalité le seul « collateur » d’offices. La provision des offices est, selon Rodin, une des principales marques de la souveraineté[3]. Résumons les idées émises dans la plupart des « lettres de provision » : ce sera fixer les règles établies au Parlement de Bretagne pour les réceptions d’officiers. Lorsqu’un résignataire demande au Roi à être pourvu d’un office, le résignant doit faire remettre aux mains de Sa Majesté l’acte de sa résignation « par un procureur suffisamment fondé de lettres de procuration ». Le Roi

  1. Loyseau. 1. IV, ch. vu. 32.
  2. Registres secrets : passim. Cf. La Roche-Flavin, p. 88.
  3. Bodin, les Six livres de la République (Lyon, 1593). 1. I, ch. x, p. 318.