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régulière, et édifiante, je me félicitois, et j’allois mon train.

Monſieur de Br… Sénateur ampliſſime avoit ſoin de moi ; ſa bourſe étoit la mienne ; il aimoit mon cœur, et mon eſprit. Après avoir été dans tout le cours de ſa jeuneſſe grand libertin, et esclave de toutes ſes paſſions un coup d’Apoplexie lui fit le cruel halte là, qui le mettant au bord du tombeau, le rappella à la raiſon. Retourné en état d’agir, et d’eſpérer de parvenir à l’âge de vieilleſſe moyennant le bon régime, il ne trouva autre reſſource que celle de la dévotion, ſeule faite pour remplacer les vices avec des actes de vertu : il s’y livra de bonne foi : il crut de voir en moi ſon propre portrait, et je lui faiſois pitié : il diſoit que j’allois ſi vite qu’il étoit impoſſible que je ne me déſabuſaſſe en peu de tems ; et dans cet eſpoir il ne m’a jamais abandonné : il attendoit l’aſſouviſſement de mes paſſions de l’iſſue continuelle ; mais il n’a pas aſſez vécu pour voir ſes vœux exaucés. Il me donnoit toujours des excellentes leçons de morale, que j’écoutois avec plaiſir, et avec admiration ſans jamais les éviter : c’étoit tout ce qu’il exigeoit de moi. Il me donnoit de